7 juillet 1916 : les Français reprennent le PC 119

Alors que la pression allemande sur le secteur entre Souville et Froideterre s’accentue en vue d’une nouvelle offensive, le commandement français continue de lancer des contre-attaques locales pour reprendre du terrain et gêner les préparatifs allemands. Le 7 juillet, la 120e brigade s’élance donc à l’assaut du PC 119 (FT-2) situé au nord-est de la côte de Froideterre.

Dès l’aube les éléments des 225e, 202e et 293e RI se portent en avant en direction de l’ouvrage. Le colonel d’Olone dirige les opérations depuis son PC installé dans la tranchée Z. Les 4e et 5e bataillons du 293e RI sont en pointe. Les Allemands rispotent avec un intense feu de mousqueterie et de mitrailleuses. L’artillerie allemande ouvre également le feu mais ses tirs tombent en arrière des deux bataillons. Le 4e bataillon est rapidement stoppé dans sa progression, seul le 5e bataillon poursuit à gauche et au centre du dispositif d’assaut. A 3h35, la 17e compagnie s’empare de son objectif : le PC 119 et la première ligne de tranchées allemandes. A 4h15, il est clair que les Allemands sont en train de se réorganiser pour lancer une contre-attaque. Les compagnies de soutien du 5e bataillon sont engagées et toute progression est impossible.

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Les positions de la 120e brigade d’infanterie française la veille de l’attaque.

A 9h15, les Allemands déclenchent leur contre-attaque et visent particulièrement le 4e bataillon qui reculent légèrement. Un compagnie ad-hoc composée d’agents de liaison, de cyclistes, etc. est constituée dans la tranchée Z et est lancée contre les Allemands. Le colonel d’Olone et le lieutenant-colonel Manceron marchent imperturbables derrière leurs hommes, et parviennent à arrêter les Allemands. Leur effort, soutenu par les tirs de quatre mitrailleuses ainsi que par l’artillerie française, permet de reprendre les positions conquises à l’aube, mais le colonel d’Olonne est blessé d’une balle à la poitrine ainsi que le lieutenant-colonel Manceron (un balle au cou et une autre à la poitrine), qui mourra de ses blessures.

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Le PC 119 aujourd’hui. Crédits Conseil départemental de la Meuse.

Tout l’après-midi, l’artillerie allemande poursuit son bombardement et une nouvelle contre-attaque est arrêtée. Le 6e bataillon du 293e RI est alors engagé en renfort pour consolider le dispositif : deux compagnies sont dirigées vers le ravin des Carrières et deux autres vers la tranchée Z. Le mouvement s’effectue à découvert et les pertes sont nombreuses. D’Olone, resté à son poste malgré sa blessure, est finalement évacué et remplacé par le lieutenant-colonel Roob du 225e RI. A l’exception du PC 119, les positions françaises restent presque les mêmes qu’au matin.

SYLVAIN FERREIRA

Souces :

JMO de la 120e brigade d’infanterie cote 26 N 529/1

JMO du 293e RI cote 26 N 741/4