Le 15 décembre, le météo s’améliore et surtout la visibilité augmente, l’heure de l’assaut est enfin arrivée après six jours de bombardement pour assomer les positions allemandes. L’heure H est fixée à 10h du matin. Ce sont les canons du fort de Douaumont qui donnent le signal aux fantassins de sortir de leurs tranchées.
La progression des fantassins s’accomplit avec difficulté à cause du poids de leurs équipements et du terrain boueux défoncé par l’artillerie. Néanmoins, les troupes parviennent à avancer suffisamment vite pour atteindre la première ligne allemande avant que l’artillerie ennemie ne déclenche ses propres barrages. Seul le secteur de l’Epine-du-Poivre résiste encore car les réseaux de barbelés n’ont pas complétement été détruits par la préparation d’artillerie. Dès midi, l’infanterie effectue son second bond en avant vers la deuxième ligne d’objectif. Sur les ailes du dispositif, les Français parviennent sans trop de difficulté à s’emparer de l’ouvrage de Bezonvaux d’une part et de la lisière sud du bois Le Chaume d’autre part. Les Allemands, épuisés, qui sont issus de divisions qui viennent d’arriver de la Somme, se rendent massivement.
Au centre, les 38e et 37e DI mènent des combats acharnés pour progresser et atteindre leurs objectifs. Les positions allemandes n’ont pas trop souffert de la préparation d’artillerie et, dès l’arrivée des fantassins français, les Allemands peuvent surgir de leurs abris intacts pour défendre leurs positions. L’ensemble du secteur ne tombera entre les mains des Français qu’au cours de la nuit. A la fin de la journée, le bilan est globalement positif même si les pertes sont importantes. Malgré le froid et le gel, les hommes aménagent les positions conquises en attendant d’être relevés par les divisions de la seconde vague. Le 16 décembre, après un violent bombardement, les Allemands tenteront bien de contre-attaquer mais les Français resteront accrochés au terrain renconquis depuis le 24 octobre.
Le 17 décembre, épuisés comme deux boxeurs au bord du KO, les deux armées cessent tout opération offensive, la météo devenant trop défavorable. La bataille de Verdun se termine officiellement après 300 jours de combats, 306 000 morts (163 000 Français et 143 000 Allemands) dont plus de 200 000 disparus (80 000 n’ont toujours pas été retrouvés ou identifiés). L’ensemble du front est totalement dévasté, les villages rasés, la végétation détruite, la terre labourée de cratères dans lesquels les cadavres pourrissent à ciel ouvert, anonymes. Cette parcelle de la terre de France restera éternellement marquée par le sacrifice de ses hommes.
SYLVAIN FERREIRA
Sources
Les Armées Françaises dans la Grande Guerre, Tome IV, Volume 3.
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