Le dispositif d’assaut français

Après discussions avec les généraux Pétain et Nivelle, les propositions de Mangin sont légèrement modifiées puis entérinées par Joffre. Nous vous les présentons ici en détail. La qualité de la planification est à la hauteur de la réputation dont seront auréolés les trois hommes à partir de la fin 1916.

L’assaut doit être mené comme en octobre par deux vagues successives. La première doit démarrer son mouvement à l’heure H, tandis que la seconde doit partir à H+2. Le 126e, 38e, 37e et 133e DI sont affectées à la première vague. Une fois la première ligne d’objectifs conquise, les divisions de seconde ligne devront les dépasser. Les quatre divisions d’assaut de la première sont toutes renforcées par un régiment des 128e, 21e et 6e DI.

L’allure de l’assaut doit être de 100 mètres en 4 minutes. Un barrage d’artillerie précédera l’infanterie de 70 à 80 m pour les obus à balles percutants et de 150 mètres pour les obus explosifs fusants et percutants. Par ailleurs, pour faire face à toute éventualités, via des observatoires, les tirs d’artillerie pourront être conduits à la demande de la marche de l’infanterie. Il est demandé aux généraux commandant les DI d’organiser des liaisons viables avec les artilleurs.

Toujours en liaison avec les généraux commandant les DI, le colonel commandant l’artillerie devra établir un barrage d’artillerie lourde longue pour prendre en enfilade les positions allemandes tandis que des reconnaissances seront envoyées pour reconnaître les positions des batteries allemandes dès la première ligne atteinte. Celles-ci seront équipées de cisailles, de grenades incendiaires. Elles intégreront également des détachements du génie porteurs de pétards de mélinite et de cordeaux Bickford pour procéder aux destructions des pièces d’artillerie et de leurs munitions. Ces missions seront également secondées par les artilleries divisionnaires qui encageront les reconnaissances par un tir progressif à l’aller et un tir régressif au retour.

Soulignons enfin que l’A.L.G.P. sera principalement affectée à des tirs de contre-batterie. Les gros mortiers seront quant à eux charger de battre les points d’appui importants des positions à enlever : Vacherauville, Louvemont, Bezonvaux, la cote 378, et les ouvrages de Bezonvaux et Josémont.

SYLVAIN FERREIRA

Sources

Les Armées Françaises dans la Grande Guerre, Tome IV, Volume 3.