5 novembre 1916 : la situation du front allemand

Après le succès de l’offensive française déclenchée le 25 octobre, les divisions allemandes de première ligne, bien que diminuées, ne sont pas encore toutes relevées. Voici une présentation de l’état des forces de l’armée impériale au début du mois de novembre.

Selon les estimations françaises, les Allemands ont perdu plus de 20 000 hommes tués ou blessés lors de l’offensive ainsi que 6 000 prisonniers. Les Français revendiquent également la prise de 15 pièces d’artillerie (dont 5 de gros calibre), 51 Minenwerfers et 144 mitrailleuses. Il est donc évident que les Allemands vont devoir opérer des relèves pour les divisions éprouvées de première ligne, mais la gestion des réserves est compliquée par la situation dans la Somme où l’armée impériale est engagée, là encore, dans une terrible bataille d’attrition.

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Boyau allemand conquis par les Français.

Le 5 novembre, alors que le front se stabilise entre Hardaumont et Damloup, les premières unités commencnet à être relevées. Le moral est au plus bas dans les unités de première ligne qui ont dû abandonner en quelques jours le terrain conquis après de longs et durs combats au printemps. L’artillerie allemande doit elle aussi se redéployer en arrière de la nouvelle ligne de front.

Au 6 novembre, les divisions allemandes sont réparties de la manière suivante sur l’ensemble du front :

Rive gauche : la 28. Reserve Division tient le secteur d’Avocourt, la 13. Infanterie Division est à la cote 304, tandis que la 10. Reserve Division occupe le Mort-Homme.

Rive droite : la 14. Infanterie Division et la 13. Reserve Division sont déployées de la Meuse au bois d’Haudromont, sur la ligne du bois d’Haudromont jusqu’à la croupe d’Hardaumont sont installées les 54. et 10. Infanterie Division, une partie de la 34. Infanterie Division et la 33. Reserve Division. En face du secteur de Vaux se trouvent les positions de la 50. Infanterie Division.

Malgré les inquiétudes françaises, il n’est pas dans les intentions du nouveau duo à la tête des armées impériales, Hindenburg/Ludendorff, de reconquérir le terrain perdu. L’OHL, le Grand Etat-Major, prépare déjà le basculement stratégique de ses forces vers l’Est pour achever l’empire russe amoindrir par les saignées de l’année 1916.

SYLVAIN FERREIRA

Sources

Les Armées Françaises dans la Grande Guerre, Tome IV, Volume 3.