11 octobre 1916 : la préparation d’artillerie française débute…

Alors que la date du 17 octobre est retenue par Nivelle pour démarrer l’offensive, l’artillerie française débute ses tirs de destruction qui doivent durer pendant 6 jours pour préparer le terrain avant l’assaut de l’infanterie. Mais la météo se détériore rapidement et, le 15 octobre, contraint Nivelle à suspendre les opérations malgré les succès enregistrés par l’artillerie française. Sur le terrain, les conditions de vie des fantassins sont terribles et, dans certains secteurs, les tranchées sont envahies par un mètre d’eau. Par ailleurs, le brouillard s’installe et empêche l’aviation de poursuivre ses observations et ses missions de reconnaissance. La probabilité qu’une période de six jours de beau temps consécutifs diminue chaque jour un peu plus et le commandement français risque de se retrouver face à la nécessité de relever les divisions d’attaque qui stationnent en première ligne.

Dans ces conditions, Nivelle demande à Mangin de replanifier la préparation d’artillerie en la réduisant à deux ou trois jours maximum. Si pour les tirs de destruction contre le forts, initialement prévus à J-1, cela ne pose aucune difficulté, cela s’avère un peu plus compliqué pour les autres tirs sur les lignes allemandes. Organisateur hors-pair, Mangin propose à son supérieur une planification sur trois jours, avec à J-3 le bombardement de tout le front d’attaque (4 000 mètres), dans la nuit de J-3 à J-2 des tirs d’obus asphyxiants, supension des tirs et observations des dégâts à J-2, reprise du bombardement global à J-1, dans la nuit de J-1 au Jour J de nouveaux tirs d’obus asphyxiants, et le Jour-J nouveau bombardement de l’ensemble du front. Les tirs spécifiques des pièces de l’ALGP de 400 mm sur le fort de Douaumont sont planifiés à J-3. Pour effectuer le pilonnage du secteur d’attaque, l’artillerie française dispose de 700 000 coups.

Finalement, le 20 octobre, la météo s’améliore et permet à Nivelle de fixer le Jour-J au 24 octobre. Le 21, l’artillerie française ouvre le feu..

SYLVAIN FERREIRA

Sources

Douaumont, vérité et légende, Alain Denizot

Mourir à Verdun, Pierre Miquel

Les 300 jours de Verdun, ouvrage collectif