9 octobre 1916 : Joffre débarque à Souilly

Alors que la planification de l’offensive française sur la rive droite s’achève, Joffre décide de rendre visite à Nivelle et Mangin pour se rendre compte par lui-même et ratifier le plan d’engagement établi par Mangin.Il est 8h15 du matin, lorsque Joffre arrive à Souilly en automobile pour rencontrer Nivelle et son état-major. Après une heure de discussion sur l’avancement des préparatifs, le général-en-chef recontre également Magin ainsi que les divisionnaires des 38e, 133e et 74e DI qui sont en charge de l’attaque initiale. La mission est claire pour le groupement DE : « prendre l’offensive sur la rive droite de la Meuse pour rejeter l’ennemi au-delà du fort de Douaumont. »

Le plan d’engagement est ratifié définitivement par Joffre et Magin peut diffuser la première partie de l’ordre d’opérations. Les trois divisions d’attaque sont renforcées par deux régiments d’infanterie en provenance des 21e et 33e DI. L’artillerie divisionnaire des 7e, 9e, 55e et 63e DI est également à disposition pour assurer une large supériorité du feu sur les Allemands. L’infanterie de ses divisions doit quant à elle se tenir « prête à relever en cas de nécessité les divisions d’attaque sur le terrain conquis et à assurer, soit son occupation définitive, soit la progression ultérieure. » Les 22e et 37e DI sont placées en réserve d’armée et se tiennent également prêtes à intervenir le cas échéant.

Cependant aucune date définitive n’est arrêtée, même si le 15 octobre est évoqué. Nivelle prendra seul la décision d’attaquer sur avis du général Mangin. L’artillerie commencera ses tirs de destruction dès que Nivelle aura pris sa décision. L’offensive doit comporter deux phases : il faudra tout d’abord que les troupes de Mangin s’emparent de la ligne « tranchée Balfourier – carrières d’Haudromont – ravin de la Dame – retranchement nord de la ferme de Thiaumont – dépôt 2405 – batterie de la Fauuse Côte – nord-ouest du bois de Vaux-Chapitre – tranchées Viala et Fulda – le Petit Dépôt – tranchées de Seydlitz, Steinmetz et Werder. Dans un second temps, des troupes spécialement désignées à cet effet occuperont le terrain conquis. Des reconnaissances devront évaluer l’état des positions allemandes dans le secteur du fort de Douaumont et de la batterie de Damloup avant de lancer la seconde phase de l’assaut prévue à H+3. Magin souligne l’importance pour tous les niveaux de la hiérarchie, jusqu’au commandants de compagnie de préparer minutieusement l’attaque.

SYLVAIN FERREIRA

Sources

Les Armées Françaises dans la Grande Guerre, Tome IV, Volume 3.