Les préparatifs de l’offensive française

A partir de la mi-septembre et jusqu’au 23 octobre 1916, Pétain, Nivelle et Mangin organisent les préparatifs de l’offensive française prévue sur la rive droite de la Meuse et qui doit permettre de reconquérir les positions perdues au printemps et au début de l’été et notamment le fort de Douaumont.

Le 24 septembre 1916, le général Mangin établit un plan d’engagement qui va servir de base au retour offensif français. Pour Mangin, il faut déjà consolidé le front avant de pouvoir lancer une attaque. Les enseignements de l’échec de l’offensive ont été retenus, et rien n’est laissé au hasard. Nous l’avons vu dans notre article précédent, le général Pétain obtient de Joffre la mise à disposition de pièces d’Artillerie à Grande Puissance ainsi que d’une formidable dotation d’obus de tout calibre. Pour rassembler de tels moyens, il faut que la logistique suive. Mangin fait donc aménager les gares de Baylecourt et Landremont par lesquelles transitent plus de 500 000 tonnes de matériels divers et de munitions.

mangin

Le général Mangin, planificateur de l’offensive.

Pour reconnaître le front allemand (7 km de long sur 3 de profondeur), l’aviation française est renforcée pour obtenir la suprématie aérienne et effectuer ensuite des reconnaissances photographiques de chaque position du dispositif allemand qui est intégralement cartographié. L’artillerie peut alors mettre en place des plans de tirs qui, le jour J, permettront d’effectuer des tirs de destruction d’une extrême précision. Les batteries d’artillerie allemandes font également l’objet d’un repérage aérienne approfondi. Les moyens de TSF pour guider l’artillerie sont également renforcés pour optimiser les liaisons avec l’infanterie.

Le terrain de la future zone d’attaque est également l’objet de toutes les attentions. Les tranchées, les abris, les postes de commandement ainsi que les boyaux de communications sont renforcés ou remis en état afin que les quatre divisions d’assaut prévues pour la première vague soient installées dans les meilleures conditions. Les voies d’accès sont elles aussi remises en état pour garantir la montée en ligne rapide des unités.

Enfin, l’ensemble des bataillons d’assaut des divisions de première ligne s’entraînent sans relâche dans le secteur entre Saint-Dizier et Bar-le-Duc. Les secteurs d’attaque sont reproduits sur des terrains aménagés à l’identique grâce aux photos aériennes. Les abords du fort de Douaumont sont bien sûr particulièrement étudiés.

SYLVAIN FERREIRA

Sources

Les Armées Françaises dans la Grande Guerre, Tome IV, Volume 3.