Alors que les Alliés viennent de reprendre l’offensive dans la Somme, Nivelle, commandant de la IIe armée, doit enfin se conformer à l’avis du général Pétain et met un terme aux offensives de détail dans le secteur de Verdun.
Depuis début septembre, Joffre approuve les intentions de poursuivre les actions de « la plus vigoureuse impulsion à imprimer aux travaux défensifs et aux actions offensives qui doivent comporter devant Verdun pendant que se développe la bataille anglo-française de la Somme. » Néanmoins les opérations dites de détail menées par Nivelle s’avèrent très coûteuses en hommes et pour des gains de terrain minimes à chaque fois sujets à de vigoureuses contre-attaques allemandes. Le général Pétain juge nécessaire, pour atteindre le front qu’il estime indispensable d’occuper sur la rive droite, de suspendre sans délai les attaques de détail afin de préparer une offensive d’ensemble qui permettra de reconquérir les forts perdus et principalement Douaumont. Sous la pression de Pétain, Joffre finit par donner son accord et, le 15 septembre 1916, il demande à Nivelle de suspendre toute action offensive.
Joffre prend cette décision d’autant plus facilement qu’il entend se montrer économe à Verdun pour renforcer Foch sur la Somme. Pour autant, il s’efforce de donner satisfaction à Nivelle en ce qui concerne l’artillerie et les munitions supplémentaires pour mener en temps voulu son offensive. Plusieurs batteries de 155 court ainsi qu’une batterie de 370 et de l’artillerie de tranchées sont alors mises à disposition de la IIe armée. Enfin, deux pièces de 400 de l’Artillerie Lourde à Grande Puissance sont également acheminées afin « d’assommer » le fort de Douaumont. Fort de ces nouveaux moyens, Nivelle planifie avec Mangin une offensive décisive pour la mi-octobre afin de reprendre le terrain perdu depuis février sur la rive droite de la Meuse.
SYLVAIN FERREIRA
Sources
Les Armées Françaises dans la Grande Guerre, Tome IV, Volume 3.
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