17 juin 1916, les Allemands contre-attaquent au Mort-Homme

Même si depuis le 8 juin les Allemands portent leur effort principal sur le secteur de Thiaumont sur la rive droite, de terribles combats se déroulent toujours pour la possession de la crête du Mort-Homme sur la rive gauche. Le 17 juin à 0h40, le 312e régiment d’infanterie est pris sous un violent bombardement d’artillerie.

A 0h50, les premiers soldats allemands du régiment d’élite Füsilier-Regiment Prinz Heinrich von Preußen (Brandenburgisches) Nr. 35 sont aperçus en avant des positions du 6e bataillon qui occupent les premières lignes à la hauteur de la tranchée Boivin qui est alors en cours de réorganisation. Les travailleurs chargés d’organiser la position se replient tandis que la seule mitrailleuse française présente sur ce point du front fait feu de tout bois et tire 2 400 cartouches jusqu’à s’enrayer pour tenter de stopper les Allemands qui utilisent des lance-flammes (flammenwerfer). Terrorisés par les jets de liquide enflammé, les Français sont contraints de se replier laissant du monde sur le terrain. Le chef de bataillon Dulac, commandant du 6e bataillon, décide de contre-attaquer immédiatement pour reprendre la tranchée Boivin.

Tranchée française de première dans le secteur du Mort-Homme.

Tranchée française de première dans le secteur du Mort-Homme.

Le commandant Dulac rassemble donc autour de lui la compagnie Cacciaguerra qui se déploie en tirailleurs. Deux sections de la compagnie Sézille protègent les flancs et une mitrailleuse, chargée d’appuyer la contre-attaque. Avec la ferme volonté de venger leurs camarades morts brûlés vifs, les hommes du 312e mènent l’attaque avec le plus grand enthousiasme. Les soldats entonnent même le refrain du bataillon. Galvanisés, les Français bousculent les Brandebourgeois qui ne tardent pas à décrocher, laissant une cinquantaine de leurs morts derrière eux. Les Français parviennent même à capturer vivant un porteur de flammenwerfer et son terrible engin de mort. Parmi les cadavres allemands, les fantassins du 312e découvrent le corps du lieutenant Brümmer qui porte sur lui plusieurs documents importants.

SYLVAIN FERREIRA

Sources :

JMO du 312e RI, cote 26 N 747/10