7 mars 1916, Cumières et le bois de Corbeaux tombent

Après avoir repoussé le front français la veille grâce un nouveau déluge de feu et d’acier, le 7 mars au matin, les Allemands débouchent sur le village de Cumières bousculant les restes des 288e, 259e et 211e RI. L’avance allemande est méthodique mais elle est sans cesse ralentie par des ilôts de résistance sur la deuxième ligne de défense française. A 11h, en provenance de la cote de l’Oie, les premiers éléments allemands atteignent les abords de Cumières écrasé sous un nouveau bombardement.

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L’emplacement du village de Cumières en 1919.

Malgré la grêle d’obus qui s’abat sur le village, les hommes du 214e RI (17e, 19e et 20e compagnies), originaires du sud-ouest, qui tiennent Cumières ripostent à coups de fusil et de mitrailleuses. Les Allemands sont contraints de se réfugier dans les abris abandonnés par les Français à 300 m des premières maisons. Les obus allemands de 15 cm achèvent de détruire les habitations, dont certaines brûlent. Le chaos est indescriptible.

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Plan des positions du 259e RI dans le bois des Corbeaux. (Crédits : SHD)

Dans le même temps, aux bois des Corbeaux, le 259e RI, originaire de Foix, résiste pied à pied alors que ses positions sont elles aussi prises sous une violent bombardement. Postés à la lisière nord du bois dans des installations (abris, tranchées) jugées solides, les fantassins français font face comme ils peuvent à l’assaut des Stosstruppen. Là encore, la mousqueterie et les mitrailleuses qui peuvent encore tirer prélèvent un lourd tribut dans les rangs allemands. C’est uniquement sous le poids du nombre que les îlots de résistance sont réduits au silence un à un, notamment les 17e et 20e compagnies qui sont décimées. Le lieutenant-colonel Trorujo replie son PC à 400 m au nord de Chattancourt. L’officier tente de réorganiser comme il peut une ligne de défenses avec les débris de son régiment. Les survivants sont regroupés par 8 ou 10 hommes espacés de trente mètres pour recueillir les survivants qui tentent d’échapper à la capture. En fin de journée la 19e tient toujours la lisière sud du bois des Corbeaux tandis qu’une partie des hommes autour de Trorujo approvisionnent en munitions, comme ils peuvent, leurs camarades du 214e RI sur leur gauche qui eux tiennent encore le cimetière et les débouchés sud de Cumières dans lequel les Allemands ont fini par prendre pied.

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Ce qui reste du bois des Corbeaux après les combats.

Dès le lendemain, les Français lanceront une contre-attaque pour reprendre les ruines fumantes de Cumières et le bois des Corbeaux.

SYLVAIN FERREIRA

Sources :

JMO du 214e RI cote 26 N 716/10

JMO du 259e RI cote 26 N 730/6

Mourir à Verdun, Pierre Miquel